AREF Fès-Meknès en première ligne de l’évaluation du programme des établissements pionniers

AREF Fès-Meknès en première ligne de l’évaluation du programme des établissements pionniers

Hicham TOUATI 

C’est une étape décisive que s’apprête à franchir le système éducatif marocain. Dans la dynamique de la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité, le ministère de l’Éducation nationale lance, à partir de ce mois de septembre, la phase préliminaire de l’évaluation d’impact du programme des « Établissements pionniers» pour l’année scolaire 2025-2026.

Ce programme pilote, destiné à reconfigurer les conditions d’apprentissage, renforcer les acquis fondamentaux, lutter contre le décrochage scolaire et améliorer le climat éducatif, entre ainsi dans une phase de test rigoureuse qui vise à mesurer concrètement les effets des mesures déployées.

Du 08 au 20 septembre 2025, des épreuves standardisées seront administrées dans un échantillon d’écoles sélectionnées à travers le Royaume. Ces évaluations ne constituent pas de simples tests diagnostiques, mais une véritable opération de mesure de l’impact des réformes pédagogiques, encadrée avec minutie par les différentes strates de l’administration éducative – du niveau central aux établissements scolaires. L’objectif est clair : mesurer avec précision l’efficacité des nouvelles pratiques pédagogiques, des ressources déployées, ainsi que l’engagement des différents acteurs, afin d’ajuster le déploiement du programme dans les années à venir.

L’évaluation d’impact repose sur une organisation pyramidale mobilisant, à chaque niveau, des responsabilités précises et complémentaires. Au niveau central, les équipes ont élaboré les outils d’évaluation, formé les cellules régionales et développé une application de traitement des données. Les académies régionales assurent la supervision, la formation et l’encadrement des passations, tandis que les directions provinciales organisent la mobilisation des ressources humaines et la logistique. Au niveau local, ce sont les établissements scolaires, à travers leurs équipes de direction et pédagogiques, qui veillent au bon déroulement de la passation des épreuves.

Le calendrier des tests a été conçu de manière progressive, réparti sur six jours, en tenant compte des niveaux scolaires. Une période de rattrapage est prévue pour les élèves absents, soulignant l’esprit d’équité et d’inclusion de cette opération. Le ministère insiste d’ailleurs sur la mobilisation totale de tous les intervenants : inspecteurs, conseillers pédagogiques, formateurs, chefs d’établissements, enseignants, mais aussi parents d’élèves, afin d’assurer une participation optimale.

Dans cette dynamique nationale, l’Académie Régionale de l’Éducation et de la Formation (AREF) de Fès-Meknès s’est illustrée par sa réactivité exemplaire. Dès le 2 septembre, elle a lancé la phase de formation destinée aux cadres de l’orientation chargés de la passation des épreuves dans la région. Cette session, accueillie au centre de formations et de rencontres Moulay Slimane à Fès, a réuni un large éventail d’acteurs éducatifs autour d’une vision commune : garantir une évaluation rigoureuse, équitable et conforme aux standards attendus. Les conseillers et inspecteurs en orientation de l’AREF Fès-Meknès, fortement mobilisés, jouent un rôle central dans l’opération, témoignant d’un professionnalisme et d’un engagement salués par les responsables régionaux et nationaux.

Car au-delà de la simple collecte de données, c’est bien la qualité de l’éducation publique marocaine de demain qui se joue aujourd’hui. Cette évaluation d’impact n’est pas une finalité, mais une boussole . Elle permettra de mieux comprendre ce qui fonctionne, ce qui doit être ajusté, et comment mieux accompagner les établissements vers l’excellence. 

En amorçant cette première phase de test du programme des « Établissements pionniers», le Maroc réaffirme son engagement envers une réforme éducative ambitieuse, axée sur l’apprentissage des fondamentaux, le bien-être des élèves et l’égalité des chances. L’école marocaine est en mutation. Et cette évaluation préliminaire, bien que technique, porte en elle les germes d’un changement structurel profond, où chaque élève, dans chaque coin du Royaume, est appelé à bénéficier d’un enseignement à la hauteur de ses aspirations et de ses droits.