Pensée constitutionnelle marocaine : l’USMBA de Fès rend un hommage vibrant aux bâtisseurs du savoir juridique

Hicham TOUATI
À l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès a organisé un colloque national d’envergure consacré à l’expérience constitutionnelle marocaine. Cette rencontre académique, portée par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, a rendu un hommage appuyé à plusieurs sommités du droit constitutionnel, tout en offrant une lecture approfondie de quatre ouvrages collectifs honorifiques réunissant près de cent contributions scientifiques. Un moment de reconnaissance, d’excellence et de réflexion sur la trajectoire du constitutionnalisme marocain.
Dans une atmosphère empreinte de solennité et de reconnaissance, la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès a abrité, ce mercredi 11 juin, un colloque national d’exception intitulé « L’expérience constitutionnelle marocaine : problématiques et enjeux – Lecture croisée des quatre ouvrages collectifs honorifiques ». Organisée par le Laboratoire d’études juridiques et politiques au sein du département de droit public, cette rencontre académique s’est imposée comme un hommage appuyé à plusieurs figures tutélaires du droit constitutionnel marocain, tout en offrant un éclairage plural sur les dynamiques de la pensée constitutionnelle au Maroc.
L’événement a été inauguré par le président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, le professeur Mustapha IJJAALI, qui, dans son allocution d’ouverture, a souligné : « Il m’est agréable et particulièrement honorable d’ouvrir les travaux de ce colloque national organisé par notre université dans le cadre de lectures scientifiques consacrées aux quatre ouvrages collectifs honorifiques. Ces derniers visent à célébrer des sommités scientifiques qui ont contribué, de manière substantielle, à l’enrichissement de la pensée juridique ».
Marquant cette rencontre de sa présence, le président de la Cour constitutionnelle et membre de l’Académie du Royaume du Maroc, le professeur Amine BENABDALLAH , a été chaleureusement salué par le président de l’université pour son « soutien moral précieux à cette manifestation scientifique », malgré ses lourdes responsabilités. Un hommage appuyé a également été rendu à d’autres personnalités éminentes, à savoir l’ancien doyen et constitutionnaliste émérite, le professeur Mohamed Ben Mohamed MALKI, la professeure Amina MASSAOUDI, membre de la Cour constitutionnelle, ainsi que le professeur Mohamed ACHERGUI, ancien président du Conseil constitutionnel et membre de l’Académie du Royaume.
Dans une déclaration empreinte de fierté et de gratitude, le doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès, professeur Mohammed BOUZLAFA, a tenu à inscrire ce colloque dans le cadre des célébrations du cinquantième anniversaire de la création de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah. Il a rappelé que « cette rencontre s’inscrit dans le cadre des festivités commémoratives d’un demi-siècle d’existence d’une université qui a su s’imposer parmi les institutions académiques les plus distinguées au niveau national ». Le doyen a saisi l’occasion pour exprimer, en son nom propre et au nom de l’ensemble des composantes de la faculté, « sa reconnaissance aux éminentes figures ayant honoré ce colloque de leur présence, dans ce qui s’apparente à un moment de fidélité et de reconnaissance envers des penseurs qui ont marqué le champ constitutionnel marocain ».
La solennité de l’événement a été renforcée par la participation de nombreux responsables institutionnels, doyens, directeurs, figures judiciaires, membres du barreau, enseignants-chercheurs, étudiants ainsi que représentants des médias, réunis pour rendre un hommage vibrant à ceux qui ont façonné et nourri la doctrine constitutionnelle nationale.
Pour le professeur Saïd SADDIKI, président du département de droit public, « la portée scientifique de ce colloque est indéniable ; c’est un grand honneur pour notre université et notre faculté d’abriter cette reconnaissance bien méritée envers une élite du droit constitutionnel marocain ».
Quant au professeur Badr El KHALDI, directeur du Laboratoire d’études juridiques et politiques, il a insisté sur « l’importance des lectures croisées des quatre ouvrages collectifs, lesquels rassemblent près de cent contributions scientifiques sur la matière constitutionnelle, abordée selon des approches aussi riches que diversifiées ».
L’enseignant-chercheur et coordinateur du colloque, le professeur Amine ESSAID, a pour sa part tenu à exprimer sa gratitude envers le président de l’université pour « son appui constant à toutes les initiatives universitaires sérieuses et sa conviction que l’université doit être un espace d’ouverture, de dialogue et d’excellence ». Il a également salué l’engagement soutenu du doyen de la faculté, le professeur Mohamed BOUZLAFA, pour son « accompagnement indéfectible dans la préparation de cette manifestation », ainsi que le travail de l’ensemble de l’équipe administrative, en particulier la secrétaire générale Mme Hakima LAGHRIME, sans oublier ses collègues du département et du laboratoire pour leur « mobilisation rigoureuse et exemplaire ». Il a enfin qualifié ce colloque de « singulier par son thème, sérieux dans sa démarche et exceptionnel par la qualité de ses invités ».
La première séance, présidée par le professeur Amine ESSAID, a été marquée par des communications magistrales, empreintes de profondeur théorique et de réflexion critique, délivrées par des sommités du droit constitutionnel : le président de la Cour constitutionnelle, le professeur Amine ENABDALLAH, le professeur MALKI, la professeure Amina MASSAOUDU, ainsi que le professeur Mohamed ACHERGUI. Ces interventions ont constitué un temps fort de la journée, à la hauteur des trajectoires intellectuelles et institutionnelles des intervenants.
S’en est suivie une cérémonie de reconnaissance émouvante, témoignant de la gratitude de la communauté universitaire envers ces grandes figures, véritables piliers du savoir juridique marocain.
Les deuxième et troisième séances ont, quant à elles, offert un cadre de réflexion et d’échange d’un très haut niveau, à travers dix lectures analytiques menées par des universitaires chevronnés, sous la modération rigoureuse des professeurs Saïd MECHAK et Badr El KHALDI. Pendant plus de cinq heures, un auditoire aussi nombreux que distingué est resté captivé par la richesse du contenu et la finesse des analyses.
Par son contenu, la qualité de ses participants et la profondeur de ses réflexions, ce colloque national restera une référence dans le paysage académique marocain, marquant à la fois un moment de mémoire, de réflexion et d’hommage à ceux qui ont contribué à édifier et à penser la constitutionnalité dans le Royaume.