L'AREF Fès Meknès innove : des élèves ambassadeurs pour une école sans violence
Hicham TOUATI
Dans le paysage éducatif marocain, les Établissements d’Épanouissement pour l’Éducation et la Formation (EEEF) s’affirment comme de véritables laboratoires d’innovation pédagogique. Portés par la vision engagée de l’Académie Régionale d’Éducation et de Formation (AREF) de Fès-Meknès — et soutenus avec constance par son directeur, qui en a fait un axe stratégique prioritaire — ces établissements incarnent une pédagogie renouvelée, attentive à l’épanouissement personnel de chaque élève.
Parmi ces structures exemplaires, l’EEEF Princesse Lalla Khadija de Taza se distingue par une initiative émouvante : un projet vidéo réalisé par sept élèves de 10 à 15 ans, devenus, le temps d’une aventure humaine et pédagogique, les "Ambassadeurs de la Tolérance". Accompagnés par Mme Rajaa Hammad, professeure de français langue étrangère, et encadrés par la directrice de l’établissement, Mme Jamila Chtioui, ces jeunes ont pris la parole avec leurs mots d’enfants pour parler d’amitié, de harcèlement scolaire et de résilience.
La singularité du projet réside dans sa sincérité. Filmés par Abdou Bouri, les témoignages de Rania Boutahir, Malak Balhssan, Hamza Lkhouildi, Imane Ben Abdellah, Roumaissae, Aya et Douae Lkhouildi résonnent par leur justesse et leur spontanéité. “Un ami, c’est comme un arbre qui te donne de l’ombre quand il fait trop chaud”, murmure l’un d’eux avec une poésie désarmante. Un autre ajoute : “Quand quelqu’un est méchant, c’est souvent parce qu’il a de la peine dans son cœur.”
Ce projet s’inscrit pleinement dans l’approche prônée par l’AREF Fès-Meknès, qui fait de l’élève un acteur central de son apprentissage. “Ces jeunes ambassadeurs nous ouvrent une voie précieuse”, souligne Mme Chtioui. “Leur parole, libre et authentique, touche plus sûrement que bien des discours d’adultes.”
Largement diffusée, la vidéo est devenue un support pédagogique d’une grande richesse. Son message, à la fois simple et universel — "Pourquoi on se fait du mal alors qu’on pourrait s’aider ?" — prend tout son sens à une époque marquée par l’essor du cyberharcèlement et la fragilisation du lien social.
Par cette action exemplaire, l’EEEF de Taza illustre avec éclat la vocation de ces établissements : bien plus que des lieux de transmission de savoirs, ils sont des espaces de vie, de dialogue et de construction de soi. Les jeunes ambassadeurs de la tolérance démontrent, avec une maturité touchante, que les solutions les plus éclairantes naissent souvent de la parole des premiers concernés : les élèves eux-mêmes.
À travers cette initiative, comme tant d’autres dans la région, les EEEF de Fès-Meknès, soutenus avec une conviction sans faille par leur académie, tracent les contours d’une éducation profondément humaine — plus ouverte, plus sensible, et résolument tournée vers l’écoute de sa jeunesse.