L’ENS de Fès accueille la première édition des Journées Internationales Multidisciplinaires du Doctorat

L’ENS de Fès accueille la première édition des Journées Internationales Multidisciplinaires du Doctorat

Hicham TOUATI 

Les 14 et 15 mai 2025, l’École Normale Supérieure de Fès a abrité la première édition des Journées Internationales Multidisciplinaires du Doctorat, une initiative conjointe du Laboratoire de Recherche en Sciences Humaines Appliquées (LSHA) de l’ENS et du Laboratoire CREDIF – Cultures, Représentations, Esthétiques, Didactique et Ingénierie de la Formation – rattaché à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Dhar El Mehraz. Cet événement scientifique d’envergure s’est imposé comme un jalon structurant dans la valorisation de la recherche doctorale au Maroc, en réunissant une soixantaine de doctorants issus de différentes universités nationales et internationales.

Les travaux, marqués par la richesse des thématiques abordées – allant de l’intelligence artificielle à l’innovation pédagogique, en passant par les enjeux éducatifs et les dynamiques identitaires et culturelles – ont offert un espace d’échange fécond, propice à l’émergence d’idées innovantes et à la consolidation des pratiques de recherche. À travers les conférences, les ateliers et les débats, cette manifestation a permis aux jeunes chercheurs de confronter leurs travaux à l’expertise de spécialistes reconnus.

Dans ses propos inauguraux, M. Chakib TAZI, enseignant-chercheur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines Dhar El Mehraz et expert en didactique des langues, a souligné l’importance de contextualiser la recherche éducative dans le paysage marocain. « Il est impératif, a-t-il déclaré, de reterritorialiser la recherche en didactique des langues. Cette orientation, fondée sur une contextualisation rigoureuse des savoirs et des contenus, constitue une condition essentielle à son efficacité. » Il a par ailleurs plaidé pour une approche didactique enracinée dans les réalités locales, tout en mettant en garde contre l’adoption mécanique de modèles exogènes. À ses yeux, l’intégration du patrimoine oral – contes, légendes, mythes – dans les contenus scolaires permet de redonner sens à l’acte d’enseigner, et renforce la légitimité des savoirs produits au sein du système éducatif national.

Le vice-directeur de l’ENS-Fès, M. Saad BENNANI, a salué l’engagement de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah en faveur de la mobilité des enseignants-chercheurs et du développement de la recherche. Il a qualifié cette rencontre de « moment majeur », soulignant qu’elle constitue une opportunité précieuse pour les doctorants. Il a, à cet égard, rappelé que la validation des parcours doctoraux est désormais tributaire du suivi d’un programme de formation structuré, doté d’un calendrier précis.

De son côté, M. Youssef BOUTAHAR, directeur du laboratoire LSHA et coordinateur du programme des études anglaises à l’ENS-Fès, a salué cette première édition comme « une étape significative dans la consolidation de la coopération académique pluridisciplinaire ». Il s’est réjoui de la diversité des profils participants et de la qualité des interventions, qui ont, selon lui, contribué à nourrir un débat scientifique dense et stimulant.

La réussite de ces journées doctorales témoigne d’une volonté affirmée de repenser les modalités d’encadrement et de formation des chercheurs. Elle incarne également une dynamique prometteuse de synergie entre institutions, disciplines et générations de chercheurs, ouvrant la voie à un ancrage plus solide de la recherche scientifique dans les problématiques contemporaines.