Réforme éducative : le ministère de l’Éducation nationale renforce la gouvernance des directions provinciales

Réforme éducative : le ministère de l’Éducation nationale renforce la gouvernance des directions provinciales

Hicham TOUATI

Dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif et de formation, conformément à la Loi-cadre n° 51.17 relative à l’éducation, la formation et la recherche scientifique, le ministère de l’Éducation nationale intensifie ses efforts pour consolider la gouvernance des directions provinciales. Cette initiative, alignée sur les objectifs stratégiques de la Feuille de route 2022-2026, vise à optimiser les performances pédagogiques et managériales tout en accélérant la transformation profonde des établissements scolaires au profit des apprenants.

Une restructuration stratégique des effectifs a récemment été engagée pour améliorer l’efficacité des directions provinciales. Ainsi, sept directeurs provinciaux ont été mutés, reflétant une adaptation des compétences aux spécificités territoriales. Parallèlement, seize directeurs ont été relevés de leurs fonctions suite à une évaluation rigoureuse de leur contribution à la mise en œuvre des réformes en cours. Ces décisions, prises en coordination avec les Académies régionales d’Éducation et de Formation (AREF), s’inscrivent dans une démarche transparente et responsable, où l’imputabilité des acteurs est directement liée aux résultats obtenus.

La décision de relever de leurs fonctions seize directeurs provinciaux, annoncée sans préavis mardi soir 11 mars 2025, a provoqué une onde de choc au sein des milieux éducatifs et de l’opinion publique. L’ampleur des réactions a été telle qu’un député parlementaire a interpellé, ce mercredi, le gouvernement par une question écrite, exigeant des éclaircissements sur les motifs et les finalités de cette mesure audacieuse. Dans ce contexte d’interrogations croissantes, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports a publié un communiqué officiel ce même jour, détaillant les raisons et les objectifs sous-tendant la révocation des seize directeurs ainsi que la mutation de sept autres.

Ce document institutionnel, rédigé avec une précision analytique, vise à apaiser les tensions en clarifiant les critères de performance et de gouvernance ayant guidé ces décisions. Il met en avant la nécessité d’aligner les compétences managériales sur les impératifs stratégiques du secteur, tout en réaffirmant l’engagement du ministère à garantir une administration éducative agile, transparente et tournée vers l’excellence pédagogique. Une démarche présentée comme incontournable pour répondre aux attentes sociétales et ancrer durablement les réformes en cours.

Afin de combler les postes vacants et d’anticiper les besoins futurs, un appel à candidatures a été lancé pour pourvoir vingt-sept postes de directeurs provinciaux, dont onze étaient initialement non pourvus. Ce processus compétitif, fondé sur le mérite et l’expertise, vise à recruter des profils capables de piloter avec efficacité les projets de modernisation pédagogique et administrative. L’objectif est de doter chaque direction provinciale d’une équipe dirigeante dynamique, porteuse des valeurs d’innovation, d’équité et de performance.

Ces ajustements s’appuient sur une évaluation détaillée des performances éducatives et managériales des directeurs, mesurant leur capacité à traduire sur le terrain les orientations stratégiques nationales. Le ministère réitère son engagement à accompagner les AREF et leurs directions provinciales à travers un soutien technique et logistique renforcé, facilitant l’appropriation des réformes jusqu’au niveau des salles de classe. Des programmes de formation continue et d’encadrement sont également déployés pour consolider les compétences des acteurs éducatifs, assurant ainsi une harmonisation entre les attentes institutionnelles et les réalités locales.

Au-delà des aspects structurels, cette réforme incarne une vision globale où l’élève reste la pierre angulaire des priorités. En renforçant les capacités des directions provinciales, le ministère aspire à bâtir un écosystème éducatif résilient, capable de répondre aux défis contemporains tout en garantissant l’égalité des chances. Cette approche, alliant rigueur gestionnaire et excellence pédagogique, se veut un catalyseur pour concrétiser une école de qualité, équitable et épanouissante.

Chaque mesure prise s’articule autour d’un impératif central : servir l’intérêt supérieur des apprenantes et apprenants, bénéficiaires ultimes d’un système éducatif en perpétuelle mutation, engagé dans une quête permanente d’amélioration et d’équité.