Mondial 2030 : Le défi du transport urbain une opportunité pour le Maroc de briller

Mondial 2030 : Le défi du transport urbain une opportunité pour le Maroc de briller

Hicham TOUATI

À l’horizon 2030, le Maroc s’apprête à vivre un moment historique en accueillant la Coupe du Monde de la FIFA, un événement planétaire qui place le Royaume sous les projecteurs internationaux. Dans cette perspective, la modernisation du système de transport urbain s’impose comme un enjeu majeur, voire incontournable, pour relever le défi de l’organisation et offrir une image de marque à la hauteur des ambitions portées par le leadership royal. Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, des investissements colossaux ont été débloqués pour l’acquisition de nouveaux bus et l’amélioration des infrastructures. Cependant, derrière ces avancées se cachent des problématiques complexes qui nécessitent une réforme profonde et une vision stratégique.

Le transport urbain, pilier essentiel de la mobilité, se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. Si l’injection de milliards de dirhams dans le secteur témoigne d’une volonté politique forte, elle met également en lumière les lacunes structurelles et les dysfonctionnements qui entravent son développement. Parmi ces défis, la question des législations obsolètes et des pratiques illégales persistant dans certains segments, notamment celui des taxis, reste préoccupante. Certaines syndicats, au lieu de jouer un rôle constructif, semblent s’enfermer dans une logique de résistance au changement, utilisant parfois le secteur comme un levier de pression politique. Cette attitude, souvent justifiée par des arguments sociaux, ne fait que retarder l’évolution nécessaire vers un système de transport moderne, efficace et respectueux des normes environnementales.

L’année 2025 marque un tournant crucial dans ce processus de réforme. L’urgence d’accélérer la mise en place de cahiers des charges pour encadrer les applications de transport innovantes, comme « Indrive », devient impérative. Ces plateformes numériques, qui répondent aux attentes d’une société de plus en plus connectée, doivent être intégrées de manière légale et organisée dans l’écosystème du transport. Parallèlement, le secteur des taxis nécessite une refonte totale : renouvellement du parc automobile, formation continue des chauffeurs, amélioration de leurs conditions sociales, et instauration de normes strictes en matière de présentation et de service. Il est également essentiel de s’attaquer au phénomène des « intermédiaires » qui monopolisent les licences et exploitent des flottes de taxis à des fins personnelles, souvent avec la complicité de certains élus ou responsables.

Les tensions entre les collectivités territoriales et les entreprises de transport urbain, exacerbées par des conflits autour des budgets et des marchés publics, constituent un autre obstacle de taille. Ces divergences, souvent alimentées par des intérêts électoralistes ou des jeux d’influence, risquent de compromettre les efforts déployés pour moderniser le secteur. Une gouvernance transparente et une coordination renforcée entre les différents acteurs sont indispensables pour éviter que ces rivalités ne freinent l’avancée des projets structurants.

Au-delà des aspects techniques et législatifs, le transport urbain est un miroir de la qualité des services publics. Pour un touriste ou un visiteur étranger, l’état des bus, des taxis ou des applications de mobilité est souvent le premier indicateur de l’efficacité d’un pays. Ainsi, le respect des horaires, la propreté des véhicules, la sécurité des usagers et la courtoisie des chauffeurs ne sont pas de simples détails, mais des éléments clés qui façonnent l’image du Maroc. Dans cette optique, la formation des professionnels du secteur et la sensibilisation aux enjeux environnementaux doivent être au cœur des priorités.

Le compte à rebours est lancé, et le temps presse. Les projets liés au Mondial 2030, placés sous le haut patronage royal, avancent à un rythme soutenu. Mais pour que le Maroc puisse relever ce défi avec brio, il est impératif que tous les acteurs concernés – collectivités locales, entreprises de transport, syndicats et professionnels – unissent leurs efforts et fassent preuve d’une responsabilité collective. Les vaines polémiques et les calculs politiciens doivent céder la place à une vision commune et à un engagement sans faille en faveur de l’intérêt général.

En définitive, la modernisation du transport urbain n’est pas seulement une nécessité logistique pour le Mondial 2030 ; c’est une opportunité unique pour le Maroc de se positionner comme un modèle de développement et d’innovation en Afrique et dans le monde. Sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume a tous les atouts pour transformer ce défi en succès retentissant, et ainsi écrire une nouvelle page de son histoire.