João Paulo Macedo, figure éclairante du Festival national du film éducatif de Fès

João Paulo Macedo, figure éclairante du Festival national du film éducatif de Fès

Hicham TOUATI 

La 21ᵉ édition du Festival national du film éducatif de Fès s'est distinguée par la participation remarquée de João Paulo Macedo, président de la Fédération internationale des ciné-clubs, dont l'engagement passionné pour le septième art et la pédagogie a profondément enrichi les débats. Convié à intervenir lors du colloque international explorant les convergences entre l'art cinématographique et l'enseignement, ce défenseur infatigable de la culture de l'image a su communiquer, avec une rare élévation de pensée, sa conviction intime : le cinéma transcende le simple divertissement pour devenir instrument d'émancipation intellectuelle, vecteur de discernement et formidable médiation culturelle.

Dès les premiers échanges, son intervention en anglais, loin de constituer un obstacle, a instauré une complicité intellectuelle immédiate avec l'assistance, principalement composée d'étudiants et de formateurs du CRMEF Fès-Meknès. La densité de son propos, forgé par deux décennies d'expérience au service de la création filmique, a dépassé le cadre linguistique pour atteindre à l'universel : l'image comme idiome sans frontières, capable de structurer les intelligences et d'éveiller les consciences citoyennes.

Homme aux multiples facettes - producteur, directeur de festival, conférencier et critique éclairé -, João Paulo Macedo réalise la synthèse parfaite entre expertise et passion. Son itinéraire professionnel, qui l'a conduit du Portugal à la Tunisie à travers de fructueuses collaborations transnationales, illustre une conception humaniste du cinéma où l'esthétique se conjugue avec la formation de l'esprit. Avec une force persuasive remarquable, il a rappelé le rôle fondateur des ciné-clubs dans l'éducation du regard, tout en saluant les ambitieuses initiatives marocaines, à l'instar du projet "CINE" visant à irriguer les régions les plus enclavées du Royaume de salles obscures.

L'essence véritable de sa présence s'est pourtant révélée dans le dialogue avec les enseignants en formation. Le cinéma, a-t-il insisté, ne saurait se réduire à une contemplation passive, mais doit devenir un instrument pédagogique actif. Il y a encouragé les futurs professeurs à se faire médiateurs culturels, à initier les jeunes générations au décryptage des images, à leur en révéler les dimensions tant esthétiques qu'éthiques, et surtout à en faire un outil de compréhension du monde contemporain.

À l'ère de l'hégémonie des écrans, son message prend une résonance particulière : l'éducation à l'image constitue une vaccination contre la manipulation tout en aiguisant la sensibilité artistique. Le Festival de Fès, par sa vocation pédagogique affirmée, se présente comme le creuset idéal pour cette réflexion, que la participation de João Paulo Macedo a dotée d'une envergure véritablement mondiale.

Alors que s'achève cette édition, une évidence s'impose : lorsque le cinéma se met au service de l'éducation, il devient l'un des plus puissants leviers de transformation sociétale. Et dans cette noble entreprise d'éveil des consciences, des personnalités telles que João Paulo Macedo apparaissent comme ces phares indispensables qui éclairent la voie.